Des producteurs de bananes péruviens rencontrent la grande distribution

Au Pérou et en République Dominicaine, la culture de la banane est une agriculture familiale, sur des parcelles extrêmement réduites et dont les producteurs tirent leur principale, voire unique, source de revenu. Face au changement climatique, à la baisse des prix mondiaux, à la hausse des coûts de production et à la concurrence de grandes exploitations privées, les producteurs se retrouvent pris en étau au sein d’une chaine de valeur inéquitable qui ne leur permet pas de s’assurer un revenu décent.

Dans ce contexte, le projet Banane équitable durable (2020-2023) vise à soutenir l’activité des producteurs et productrices de 11 coopératives, 5 au Pérou dans la vallée de Chira, au nord du pays, et 6 au nord-ouest de la République Dominicaine. Mis en œuvre par la Coordination Latino-américaine et Caribéenne des Petits Producteurs et Travailleurs de Commerce Équitable (CLAC) et Max Havelaar France et financé par l’Agence Française de Développement (AFD) et Carrefour France, les actions entreprises ont permis à plus de 1 000 producteurs et productrices de banane d’améliorer leurs conditions de vie de façon durable. 

Durant trois ans, le projet a mis l’accent sur quatre objectifs principaux dans le but de renforcer l’autonomie financière des producteurs et productrices et de favoriser leur résilience au changement climatique : 

  • L’amélioration de la fertilité des sols des bananeraies ; 

  • La diversification des pratiques culturales ; 

  • Le renforcement des compétences des producteurs en gestion, commercialisation et communication ; 

  • L’inclusion des jeunes et des femmes. 

Le projet Banane équitable durable a permis aux producteurs d'améliorer le rendement de la culture de leurs bananes (+18,83% entre 2021 et 2023), et donc leurs moyens de subsistance, et d'inclure des éléments d’adaptation au changement climatique (80,00 % des unités de production intègre désormais, entre autres, dans leurs processus de production des engrais organiques, la conservation de la matière organique du sol, des pratiques pour éviter la pollution de l'eau, le recyclage des déchets organiques, la gestion de l'eau d'irrigation, le recyclage de l'eau). La mise en place de champs-écoles a permis de diffuser des bonnes pratiques de gestion de la production et de diversification des cultures, pour garantir des gains de productivité durables et l’augmentation des revenus des producteurs. 31,05% des producteurs perçoivent désormais leurs moyens de subsistance comme durables, contre 4,4% au début du projet en 2021 ! La construction de micro-fabriques d’intrants biologiques a par ailleurs contribué à l’utilisation par 93,35% des producteurs d’engrais organiques (ce qui représente une économie de 70 à 80% par rapport aux autres engrais), à l’amélioration de la qualité des sols et rend les coopératives plus autonomes. Enfin, la gestion de la production inclue maintenant les femmes, qui occupe désormais un tiers des postes de direction (29,73%) et se sentent plus confiantes et habilitées à exprimer leurs opinions, ainsi que les jeunes, afin d’assurer une relève générationnelle. Ces résultats positifs motivent de plus en plus de producteurs à renforcer la durabilité de leurs cultures. 

Le projet contribue ainsi aux objectifs plus généraux du commerce équitable portés par Fairtrade / Max Havelaar France de lutte contre les injustices causées par le commerce mondialisé et d’amélioration de la situation des producteurs et productrices dans le monde. A l’avenir, afin de pérenniser les résultats du projet, l’objectif sera d’assurer aux organisations de producteurs l’obtention d’un revenu décent et de les soutenir pour faciliter leur adaptation au changement climatique sur la base des principes de l’agroécologie. 

Montant total du projet : 1 054 516 € 

Montant du financement AFD :  500 000 €  

Montant du financement Carrefour : 300 000 € 

 

« Le prix est essentiel pour nos clients. Concilier leur pouvoir d'achat et l'accès à des produits bio et équitables est notre priorité. » François Vincent, directeur produits frais traditionnels chez Carrefour 

« Ce projet est unique car il incarne un engagement tripartite - de l'Etat, d'une grande enseigne et d'une ONG – et intègre les coopératives comme des partenaires à part entière du projet pour faire avancer ensemble les enjeux clés d'une filière banane durable : rémunération décente, environnement, égalité de genre, renouvellement de génération, qualité... » Blaise Desbordes, directeur général de Max Havelaar France

« Je souhaite souligner le soutien important qu’est celui de la CLAC, avec le commerce équitable et (le projet) OBS, notamment avec le développement de cette importante bio-usine que vous voyez ici derrière moi, qui sera un grand stimulus et une grande économie pour nos producteurs. Cette usine nous fournira les biofertilisants dont nous avons besoin pour développer et augmenter la production de manière durable, de manière naturelle, afin que nous continuions à apporter un produit sain et de qualité sur le marché, avec toutes les caractéristiques que cela implique. Je voudrais également profiter de cette occasion pour remercier la CLAC pour sa contribution au développement de l'organisation au niveau commercial ainsi que pour sa contribution dans le renforcement institutionnel. De même, nous sommes reconnaissants du soutien que la CLAC apporte dans les exploitations agricoles, comme pour l’apport de nouvelles plantes pour la diversification de la production et pour maintenir un schéma écologique dans les exploitations avec des plantes de noix de coco, des plantes de mangue, entre autres. Nous sommes plus que reconnaissants à AZUABANA pour cet important soutien et leur disons que nous continuerons à aller de l'avant et à donner de la valeur à ce qu'ils nous ont aidé ». Junior Muños (34 ans), producteur de l'OP AZUABANA en République Dominicaine.