A la rencontre des producteurs de cacao en Côte d’Ivoire

Une équipe de Max Havelaar France s’est rendue en Côte d’Ivoire, 1er pays producteur et exportateur mondial de cacao, pour rencontrer les producteurs de deux coopératives certifiées Fairtrade/Max Havelaar et suivre leurs projets pilotes en faveur d’une production durable du cacao. Une expérience que Paul, responsable des programmes, partage avec nous.

La résilience des producteurs face à la chute des prix du cacao

Les producteurs de Côte d’Ivoire (1er pays producteur et exportateur mondial de cacao) ont fait face fin 2016 à une chute brutale des cours mondiaux du cacao et une diminution d’un tiers du prix d’achat du cacao, fixé chaque année par l’Etat.

La visite de deux coopératives, la Coopérative Agricole Mawoubé de Yéré Yéré (CAMAYE) et la Coopérative Agricole N’Zrama de N’Douci (CANN), nous permet d’apprécier l’effet du commerce équitable.

Certifiée Fairtrade/Max Havelaar depuis 2015, la coopérative CAMAYE réunit 1815 producteurs. Grâce au prix minimum garanti qu’ils perçoivent dans le cadre du commerce équitable, les producteurs ont bénéficié en 2017 d’un prix d’achat supérieur de 16% au cacao conventionnel.

Changement climatique, biodiversité : des projets pilotes pour une production durable du cacao

Lors de la visite de la coopérative, nous découvrons le projet CAMAYE VERT qui soutient 20 producteurs dans l’expérimentation d’associations culturales entre les cacaoyers, des productions vivrières (piment, courges, igname, banane), des arbres fruitiers (orangers, avocatiers) et des arbres d’ombrage. Le principe est d’associer des cultures pour favoriser la biodiversité. Ces techniques doivent permettre une augmentation de la fertilité du sol et de la production de 

cacao, et ainsi d’accroître la résilience des producteurs face au changement climatique et d’augmenter leurs revenus.

Les producteurs de la coopérative CANN nous présentent leur projet de compost mis en place il y a un an pour pallier la faible fertilité de certains sols naturellement trop sableux. Les ingrédients sont des cabosses et feuilles de cacao, feuilles sèches de plante Gliricidia, cendres de bois, fumier de bœufs et sciure de bois. Le mélange doit être retourné tous les quinze jours.

Ces projets sont en grande partie financés par le Programme Equité, auquel participe Max Havelaar France aux côtés de Commerce Equitable France, Fairtrade Africa et AVSF (Agronomes et Vétérinaires sans Frontières) : un projet qui émane des producteurs d’Afrique de l’Ouest engagés dans le commerce équitable.

Pour un chocolat durable, la solution équitable

Les conditions de vie des producteurs et de leur communauté restent difficiles et le commerce équitable est un moyen de contribuer à leur amélioration. Ainsi, la coopérative CANN, certifiée Fairtrade/Max Havelaar depuis 2010 et forte de 600 producteurs, a déjà réalisé de nombreux projets grâce à la prime de développement en construisant trois écoles et un forage pour accéder à de l’eau potable.

Fortin Bley, secrétaire général de la coopérative, lui-même producteur de cacao en Côte d’Ivoire et président du réseau des producteurs Fairtrade d’Afrique de l’Ouest, nous explique concrètement l’impact du commerce équitable.

Aujourd’hui, encore trop peu de cacao sur le marché mondial est issu du commerce équitable : à nous, consommateurs, de demander du chocolat durable.

> En savoir plus : le programme Equité